Déjà vus

Les Editions de l'Espérou structure éditoriale de l'Ecole Nationale Supérieure d'Architecture de Montpellier ENSAM et de son antenne à l'île de la Réunion.

Liens vers le site de l'ENSAM


Des blocs et des coulées

978-2-491253-16-5

Dessins de Cédric Torne Textes de Charles Pennequin

Plus de détails

Attention : dernières pièces disponibles !

35,00 € TTC

Livraison : 1 à 3 semaines

En savoir plus

En 2021, Cédric Torne envoie beaucoup de dessins à Charles Pennequin, qui lui répond en écrivant beaucoup de textes, dont le meilleur semble définitivement perdu…

L’ensemble de cet échange est rassemblé dans un double ouvrage Des blocs et des coulées, pensé comme une promenade sans fin qui débute par une série de quarante-cinq dessins allant de la ville à la campagne. A l’orée du bois, s’interrompt le dessin pour rencontrer alors une trentaine de textes de Charles Pennequin. Ils se terminent par ces mots « le petit oiseau est sorti ». Recommence alors une nouvelle série de quarante-cinq dessins, le lecteur reprend sa promenade dans le visible là où il s’était arrêté pour entendre les voix de Charles. Le lecteur reprend le chemin pour retourner progressivement à la ville.

L’ouvrage est pensé comme une possible boucle sans fin, parcourant des espaces du commun à ceux de la solitude pour « tomber nez à nez » sur ces textes, en blocs ou en coulées. Ils sont autant de souffles, de voix, collées à des corps, qui habitent en fantômes les précédents et futurs dessins éprouvés.

***

Charles Pennequin né au xxe siècle dans les Hauts-de-France, il passe la majeure partie de sa jeunesse dans un village près de Cambrai. Sa maison est entourée de cailloux. Devant sa fenêtre, son père jardine et on devine au loin l’autoroute. Un jour, sa famille voit au-dessus du péage une grosse barre blanche dans le ciel noir : cest Apollo-Soyouz. Études maternelles : le Garde Champêtre rentre et met les menottes à un garçon plus âgé. Études primaires : la directrice aime beaucoup son dessin dune montagne au jaune fluo. À la coopérative du village, on l’accuse de casser les ampoules des lampadaires. Apprend les poèmes de Maurice Fonbeure et Maurice Carème. Collège : pensionnat dans un ancien dispensaire durant la guerre. Le surveillant général ressemble à Himmler. Le directeur est nommé diacre. Sur la porte d’entrée il est marqué AUFNAHME. À la télévision, on passe « Les yeux bleus ». Mercredi : club photo judo tir à l’arc tennis de table & club Beatles. Le prof de français de troisième l’accuse d’imiter les poèmes saturniens. Tape des dix doigts. Service militaire à Drachenbronn, base souterraine, comme télétypiste. Lecture d’Artaud le Momo et de l’Anthologie de l’humour noir. Mariage à Cambrai. École de gendarmerie à Maisons-Alfort. Naissance du premier enfant. Baptême à l’église. Long déplacement avec l’Escadron en Martinique où il lit Gestes et opinions du docteur Faustroll. Affectation en gendarmerie mobile à Melun. Écrit des poèmes dans La Grappe. Découvre la littérature contemporaine en lisant Ceux qui merdRent. Première grosse voiture. Deuxième enfant. Emménage au Mans en 1993. Rencontre Christian Prigent. Découvre RR de Christophe Tarkos et Stéphane Bérard. Téléphone à Nathalie Quintane. Lit Kati Molnar. Envoie une K7 à Bernard Heidsieck. Écrit Bête comme un peintre. La revue Action Poétique publie Le Père ce matin. Naissance du troisième enfant en 1995. Commence à écrire Dedans. Publication en 1997 chez Carte blanche. Naissance du quatrième en 1999 et publication de Dedans (éditions Al Dante). En 2002, Charles Pennequin commence à publier chez P.O.L Bibi, Mon binôme, La Ville est un trou, …, Pamphlet contre la mort. Divorce. Démissionne. Performances en France et un petit peu à côté (Europe de l’Est, Amérique du nord, Russie, Afrique, Asie…). 2017 : fiançailles éternelles et naissance dun cinquième enfant. Vit en Bretagne. Poursuit à publier chez P.O.L, Gabineau-les-bobine, Père ancien. Dehors Jésus. Petite bande.

Cédric Torne est né en 1976, vit à Sète et dans les Corbières. Enseignant, maître de conférences en arts et techniques de la représentation, il dessine tous les jours le paysage qui le regarde. Le dessin s’exerce aussi à l’atelier où il tente de faire réapparaître les lieux éprouvés.

La pratique du dessin de Cédric Torne est liée au dessin d’architecture et ses outils qui façonnent le geste et exercent l’œil. Les relations entre volumes, échelles et surfaces y côtoient le vertige des vides, des zones blanches et des silences qu’éprouve le corps dans ses déplacements incessants, confronté à l’exigence d’une observation accrue, méthodique et obsessionnelle du réel. Les formes de bâtiments, de villes et de paysages se fixent alors sur la mémoire de la rétine comme les incisions des traits à l’encre noire qui transcrivent le monde en images tout en échappant aux schémas d’une représentation automatique. Car observer, comme remarque Paul Valéry, c’est, pour la grande part, imaginer ce que l’on s’attend à voir. Le dessin devient alors une opération complexe qui individualise la notion des savoirs et des connaissances comme celle de l’espace et du temps. Anna Olszewska, commissaire d’exposition indépendante.

Fiche technique

Format21 x 29,7 cm
EditionJanvier 2024
Nombre de pages2 volumes 96 pages
IllustrationNoir & Blanc
ISBN978-2-491253-16-5